Définition
Amateur : celui qui aime.
Souvent opposé à professionnel, et avec l'accusation de mal travailler.
Il faut aller voir les avions lors du rassemblement annuel du RSA (Chambley 2002) pour se convaincre du contraire.
Historique
Les premières machines volantes furent toutes l'oeuvre de constructeurs
amateurs, dès les premiers ballons à air chaud (mongolfières). Ader,
Lilliental, les frères Wright et tous les autres pionniers des années
1890-1910 furent des constructeurs amateurs plus ou moins fortunés et plus
ou moins chanceux. La possibilité de construire soi-même fut assez
rapidement limitée.
Le grand mouvement du front populaire s'est accompagné d'une partie
aéronautique sous la forme de l'aviation populaire qui avait pour but de
permettre l'accès au pilotage pour un plus grand nombre de français. En
parallèle de ce mouvement a été mise en place une réglementation très
libérale pour tous les constructeurs amateurs. Elle perdure encore
aujourd'hui dans son essence même.
Le renouveau de la construction amateur fut surtout l'oeuvre d'un homme
remarquable : Henri Mignet, qui conçu le HM8, une "avionnette" monoplace
que l'on peut comparer à certains ULM d'aujourd'hui comme la souricette de
Michel Barry. Puis surtout lança le pou du ciel avec le slogan :
"si vous savez planter un clou, vous pouvez construire un avion".
Autour de tout ça naquit le RSA, réseau du sport de l'air, qui existe
toujours aujourd'hui. Après 1945, fut finalisée la réglementation
actuelle qui limite le nombre de place à quatre et la cylindrée du moteur
à 7 litres.
Le RSA est l'association qui fédère les constructeurs amateurs et les
collectionneurs d'avions anciens.
Certificats et Immatriculations
CDN : certificat de navigabilité
CNRA : certificat de navigabilité restrein d'aéronef (pour les constructions
réalisées par des amateurs)
CNRAc : certificat de navigabilité restrein d'aéronef de collection (pour
des avions désignés par l'administration comme ouvrant droit à CNRAC)
Les CNRAC sont immatriculés F-AZxx
Les CNRA motorisés sont imatriculés F-Pxx
Les planeurs en CNRA (rares) sont aussi distingués par une immatriculation
particulière.
Les CDN sont en F-Bxx à F-Hxx aujourd'hui.
Les avions militaires ou de certains autres organismes de l'état (douane,
...) sont en F-Zxx
Les avions de transport de passagers de l'armée de l'air sont immatriculés
F-Rxxx
Les immatriculations des prototypes de toute provenance sont F-Wxx.
Les ulm ne sont pas immatriculés mais ont un indicatif d'appel radio F-Jxxx.
Points de réglementation
Il n'y a aucune contrainte réglementaire en deça de 4 places et 7 litres de cylindrée pour le moteur.
Après il faut faire 50 atterrissages, 15 heures de vol et passer 15m de hauteur en moins de 600m.
La dernière exigeance est obsolète puisque ce passage de 15m est assuré
assez facilement avec les rapports masse/puissance obtenus depuis déjà
longtemps et que cette exigeance peut être remplie un jour
particulièrement favorable (froid et pression atmosphérique élevée).
Un constructeur fait-il lui-même ses plans ?
Il y a trois cas :
- construction à partir de plans d'un avion déjà existant. Le temps de
travail est trés variable : de 3 ans à 10 ans.
- assemblage d'un kit, mais derrière cette notion de kit, il y a
plusieurs réalités: le kit peut être ce que nous appelons en France "un
lot matière" (Vans RV6) et le constructeur gagne surtout le temps de
recherche des fournisseurs et des produits ou alors un vrai kit que l'on
pourrait comparer aux boites de maquettes plastiques, où tout est prés
pour un assemblage rapide (Lancair, MCR01).
- le plus rare : partir d'une feuille blanche et dessiner puis construire
un prototype. Aboutir en moins de dix ans est alors exceptionnel.
La construction amateur d'un ULM est possible avec les mêmes
limitations que les constructeurs professionnels : deux places et 450 KG
de masse maxi décollage. Il n'y a pas plus de contrôle que pour les
constructions des professionnels.
La notion d'hélicoptère ULM n'existe pas encore en France, elle commence à
poindre en Italie.
Peut-on construire n'importe quelle sorte d'aéronef ?
Les planeurs et les voilures tournantes (hélicoptères et autogires) sont
soumis à plus de restrictions, par exemple un planeur de plus de 15 d'allongement doit
être accompagné d'un dossier de calcul de l'aile. A remarquer que tous
les autogires sont issus d'une construction amateur et en CNRA, il n'y a
pas d'autogire en CDN aujourd'hui en France.
Combien y a-t-il de constructeurs amateurs en France ?
Il est difficile de donner un chiffre précis, mais pour un ordre d'idées, il y a plus de 2500 avions en CNRA.
Combien de temps ça prend, de construire un avion ?
Pour un appareil de taille moyenne, minimum 18 mois à deux ans pour quelqu'un de disponible et rapide...
il n'y a pas de limite puisque des projets on abouti après plus de dix ans.
Liens
Le site non officiel du RSA pour plus d'informations :
http://www.geocities.com/rsair_france/homepage.htm
Pour en savoir plus sur le pou du ciel :
http://pouduciel.free.fr/
http://avions.mignet.free.fr/
Pour suivre la construction d'un monoplace très abordable en dépenses et
temps de construction, "la souricette" :
http://air.souris.set.free.fr
La construction d'Anne Vandamme, en cours de finition en ce début 2002
est détaillée pas à pas.
Et pour coller à l'actualité technique sur les moteurs, une réalisation de
grande qualité qui vole avec un moteur diesel :
http://www.multimania.com/dieselis/
Pour les anglophones, le site de l'association américaine :
http://www.eaa.org/
Et un site qui renvoie sur 95% de ce qui est connu aux USA en
construction amateur :
http://www.homebuilt.org
Minicab F-PRAZ |
 |
(crédit photo : Philippe Vessaire)
|
|