Les histoires de Jacques - Un peu d'archéologie aérienne
A bord de mon DR 400 préféré (oui, celui qui arrondi
si bien, même qu'on entend l'herbe frétiller sous les roues avant de
kisser la earth), j'ai toujours mon Gps allumé et si sa bouge lentement,
vlan, plus ou moins 5° selon sens, conservateur calé sur la boule non
corrigée. Comme si je navigais à 2 ou 3 degrés près, moi ! ***
Tiens je vois des cheveux se mettre au garde-à-vous ! Pas chien, je passe
à 5 de plus si ça ne suffit pas. En un ou deux ajustements, c'est bon et
sans calculs. Dautant plus que je viens juste d'apercevoir à ce moment-là
quelque trucs intéressants, au sol et que je vais engager des spirales
afin de trouver les bons angles pour mes photos. Oh, mais y en a d'autres
un peu plus loin...et c'est reparti ! Inutile de vous dire que le gars,
demi-heure plus tard, il a plus la moindre idée du tout d'où qu'il est...
RAB, ADL, oui, en gros à 10 ou 20 bornes dans le N-O de Saintes
(et oui, comme je fonctionne à l'IGN 1/50000e pour ces prospections, je
marche avec les kilomètres Lambert) Alors, Pons sur le GPS, et vent du
cul, après avoir écorniflé la zone de Cognac (y sont au mess, à
c't'heure-là, les chevaliers du ciel), je suis juste à l'heure pour la
soupe. C'est chouette l'aviation, vous savez...
*** Dans les années 65-70, j'avais créé un centre de formation à la
radionavigation, à Saint-Cyr (le terrain, pas l'Ecole). On calculait
beaucoup. On allait jamais pisser sans avoir cunuté l'angle au vent !
Pour entrainer les gus à l'international, on allait se poser à Jersey.
C'était le bon temps.
Tiens une autre histoire (vraie) : passant un jours près d'une zone
réservée à l'entrainement militaire, je me suis retrouvé au milieu d'un
cirque d'Epsilon qui me frisaient les moustache à chaques instants.
Il en sortait de partout... Un vrai nid de frelons...
Pas content, je leur téléphone, parle d'airmiss, et je vais à la base.
J'ai pu leur montrer la cartographie de l'enregistrement GPS de ce vol.
On est devenu des potes.
Le colon de la BA ... et son staff m'ont invité à leur faire une conf sur
l'archéologie aérienne et même proposé de me faire quelques missions
photos...
Gueuleton, Dom Pérignon bien sabré, et je me suis retrouvé membre
d'honneur des Epsilon ! Pas de doute, les militaires savent encore vivre !
Bon, où en étais-t-on ? Allez, bon courage à tous et gardez bien le cap !
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Les histoires de Jacques - Mes Avions
La pétoche que j'avais quand il a fallu apprendre à lancer à la main un
Stampe resté l'hiver une semaine au froid et à l'humidité des hangars de
Saint-Cyr, il y a plus de cinquante ans... La pédagogie de cette époque
était assez sommaire : "Faites comme moi...". D'où ces premiers atterros
foireux...
Dans ce fil, les privés sont assez faiblement représentés. Et pourtant,
ils sont plus nombreux que les pros... En feuilletant mes carnets de vol,
il y a beaucoup de pièges qui font rappellent bien des souvenirs...
Si les avions militaires ou commerciaux font rêver, je préfère n'évoquer
que ceux dans lesquels j'ai eu l'occasion de poser mon postère, ne fusse
qu'en sac de sable ou en pax officiel et lambda.
Alors, les pouces vers l'extérieur, allons-y, c'est parti !
- Le Stampe de mes débuts. Ah, combien il a pu me faire mouiller de
chemises, quelques années plus tard, dans les Stampes à verrière de
Challes.
- La série des NC 85. où il fallait effectivement trouver quelqu'un qui
veuille bien vous lancer, lors d'une escale. Je m'étais bricolé ma porte à
moi, sans plexi, pour faire (déjà) de la photo ! L'échange était très
rapide. (Oui, sans porte, ça marche aussi, mais j'ai le vertige...)
- Je passe sur la période Fournier, du RF 3 au RF 6. Bien agréable.
- Il y eut aussi le Super 4 de Wassmer, le GY 20 de Gardan (Ah, celui-là,
qu'est-ce que j'ai pu pester contre sa commande de train, surtout lors de
la qualif VFR nuit, à Toussus en... Houla, que c'est loin, c'était une des
toutes premières autorisées par une nouvelle réglementation.
- Un piège que bien peu d'entre-vous doivent connaître : le De Haviland
"Puth-Moth", 120 cv (enfin, officiellement, sur sa fiche, car il devait en
rester bien peu !). C'était l'avion du record Londres-Le Cap de Miss Ami
Johnson qui l'avait revendu ensuite au Duc de Windsor... Un triplace en
tandem, entièrement garni cuir... Oui, vous avez bien lu ! Il bouffait à
peu près autant d'huile que d'essence et c'était les carénages des jambes
de train qui, en pivotant, jouaient le rôle d'aérofreins !
- Tous les petits Jodels D112...etc qui permettaient de voler pas cher.
- La grande famille des Jodel, puis Robin tri-quadri qui ouvrirent les
portes du voyage à tant d'entre-nous. Ça allait de l'Ambassadeur au D 140
Mousquetaire, puis du DR 300 au DR 400-180 Régent.
- Beaucoup volé également sur le Ryan-Navion (188 cv, hélas, pas sur le
300 cv...) ainsi que sur un Heinz HR 100.
- Cessna aussi, le 172, avec lequel j'ai fait le Tour d'Europe (4ème, mais
1er des 26 équipages français, ah mais (:-o)))
C'était ma période rallyes, avec la valse des terrains d'autre part, dont
les noms font rêver, au bar du club : de Bruxelles à Jersey, à Biggin-Hill
(Oui, le vrai, le mythique...), à Milan, Venise-Lido ou encore à
Madrid-Barajas et à Quatro-Vientos. L'Afrique, avec Tanger, Fez,
Marrakech, Colomb-Béchar. Plus près : Valencia et Barcelonne ou
Munchengladbach, Luxembourg, Rome-Urbe, Amsterdam-Schiphol etc.
Ma carrière professionnelle (dans les radars) m'amenant à pas mal voyager,
surtout chez les militaires, j'ai eu l'opportunité de tâter un peu des
commandes d'un C 130, d'un Gruman G II (les boucles de l'Ogoué, à (très,
très) basse altitude, le bout de la plume frôlant la flotte... et moi,
debout derrière le pilote, mort de trouille et me cramponnant
désespérément (et oui, la boucle suivante est forcément dans l'autre sens
{ou alors, ça n'aurait pas de sens...})
Il m'est arrivé de ramener en vfr on top un G 28, réacteur commercial,
dont le Cdt (une connaissance) m'a laissé complètement tomber dès que l'on
a émergé de la couche, au départ de Franceville. Ce fut une ballade royale
entre les tours de fantastiques cunimbs jusqu'à l'arrivée près de
Libreville. Là, il est revenu pour la percée et l'atterro.
Un autre copain m'a fait ce coup en rentrant de Béchar : le vent de sable
arrivait et les deux gus pilotaient tous les deux le Dassault 315, jambes
droites tétanisées sur le palonnier pour rester sur la piste ! On y est
resté, sur la piste, heureusement. Emergeant du vent de sable vers 800 ou
1000 m, il m'a installé en copi, puis m'a montré la route en me demandant
de l'appeler à l'entrée de la zone d'Istres... Et il s'est taillé dans la
cabine avec les VIP. C'est fou ce que l'on peut mouiller comme chemise
dans l'aviation...
Mais c'est pas fini.... La base avait arrangé une réception grandiose pour
ces VIP. Et ce farceur, au moment des toasts, interpelle le grand chaouch
de la Thomson (qui venait de remercier très civilement le Commandant de
bord pour la qualité de son vol) en lui disant "Mais ce n'ai pas moi qui
vous ait piloté, c'est un ingénieur de chez vous...", tout en me montrant
du doigt ! Tête de mon PDG... qui a tout de même pris la chose du bon
coté.
Au Gabon, encore, j'ai réellement joué les Dieuleveut avec le Super-Frelon
de la Présidence, ordonnant la mission et me faisant poser partout ou
c'était techniquement utile ou nécessaire à mon travail.
D'autres terrains, où simple pax, j'ai eu bien des frayeurs : Saint Paul de
Luanda, en Angola. C'était sur un 707 intercontinental, bourré jusqu'à la
gueule, Il faisait 30 ou 32° et on baignait dans une humidité lourde.
Déclenchement du chrono au lâchage des freins. "45 secondes, tiens il est
un peu long ce soir" (il faisait une nuit d'encre), 50, 55 secondes... la
minute passe et on roule toujours à la vitesse d'un train de banlieue (me
semble-t-il) Il a dû faire sa rotation vers 1' 10-1'20. J'ai mis un bon
moment à décoincer la boule dans ma gorge...
Mon préféré : à Lagos, au Nigéria, j'ai pu louer un Cessna 421 (aux frais
de ma boîte bien sûr) et le gus m'a passé les commandes et briffé tout au
long du voyage vers la base militaire de Makurdi.
Mon préféré (mais pas dans le même sens), toujours à Lagos, en pax : une
hotesse m'emmene à pied vers un CD 10 dont l'échelle était entourée de
locaux qui voulaient absolument embarquer. Le Cdt était en haut de la
passerelle, une grande matraque à la main. Il est venu me chercher à coup
de matraque sur la foule. J'ai dû me frayer un passage au milieu de ce
cirque. Il y avait du sang sur les chemises blanches... Ce Cdt était
égyptien.... Suite de l'histoire : au Caire, ils m'ont foutu manu militari
en tole, pendant 26 heures, sans boire ni manger, pour une histoire de
choléra ! Et pendant ce temps-là, j'avais une suite réservée au Méridien
et mon billet pour le Son de Lumières des Pyramides... que je n'ai
aperçues qu'en repartant avec Air-France. Tête des pax qui m'ont vu ramené
toujours manu militari jusqu'au pied de la passerelle...
LE préféré absolu : Rio-Dakar-Paris, en Concorde, avec visite au cockpit.
C'était un court survol des petites (mes)aventures d'un pilote privé
toujours en activité. Ne m'en veuillez pas de ce fil un peu long, mais il
a fait ressurgir de bien agréables souvenirs en l'écrivant.
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